En votant NON au référendum de 2005, les peuples français et hollandais ont exprimé leur opposition à l’Europe libérale. Cette Europe qui laisse le champ libre aux multinationales et aux grandes compagnies
financières qui engrangent des profits fabuleux, pendant que le pouvoir d’achat des salariés ne cesse de diminuer et que la précarité s’installe durablement pour le plus grand nombre.
Pour contourner l’obstacle, un nouveau traité, dit simplifié, a été rédigé par une poignée d’experts, dans la plus grande opacité. Ce « mini-traité » est en réalité, de l’aveu même de Giscard d’Estaing, la copie conforme à 98% de la Constitution Européenne. En cherchant à l’imposer par la voie parlementaire, Sarkozy affiche son mépris à l’égard des citoyens.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, une campagne en faveur d’un référendum se développe à travers tout le pays. Pour pouvoir faire ratifier ce traité par le parlement, une étape préliminaire est obligatoire. Il faut modifier la Constitution française pour la rendre compatible avec ce nouveau traité. Et pour modifier la Constitution, il faut obtenir une majorité des 3/5 des suffrages exprimés au congrès (députés et sénateurs) qui doit se réunir à Versailles le 4 février. Or, l’UMP n’a pas cette majorité. Il est donc possible, en votant contre la modification de la Constitution, de faire obstacle à Sarkozy, et d’imposer la tenue d’un référendum.
C’est là que le Parti Socialiste nous offre un spectacle pitoyable. Sa direction, en hésitant entre boycott et abstention, laisse de fait le champ libre à Sarkozy. Malgré tout, Manuel Valls, va plus loin. Il s’est engagé publiquement à voter pour la modification, et apporte ainsi son soutien actif à Sarkozy. Ostensiblement il confirme toutes ses sympathies pour le marché libre et non faussé… Au-delà on est en droit de s’interroger sur ses ambitions post-municipales.
Pourtant, des députés et sénateurs socialistes et communistes se sont engagés, pour un référendum, à voter contre la modification de la Constitution. Le Congrès de Versailles enregistrera majoritairement la volonté de Sarkozy et des néolibéraux de faire de la mondialisation capitaliste la seule référence pour nos vies de demain. Avec nos résistances d’aujourd’hui nous affichons notre refus du déni de démocratie et notre volonté de défendre une Europe sociale antilibérale de l’Ouest à l’Est et du Nord au Sud.
Le combat continue !