Mercredi 17 janvier se tenait dans un gymnase Jean Louis Moulin refait à neuf (peut-être pour l’occasion), le lancement officiel de la liste pour les élections municipales de Manuel Valls, à Evry. Vous qui n’étiez pas là, vous avez manqué un grand moment de démocratie.
Il vous fallait d’abord atteindre la salle et échapper aux invitations plus que pressantes pour laisser son
nom sur les listes d’inscription ou plutôt de « conscription » au comité de soutien « Evry, un avenir pour chacun »… puis traverser un couloir de candidats au sourire Colgate et à la main tendue.
Après 45 minutes d’attente dans une ambiance digne de nos amis américains avec fanfare, grand écran,
chauffeur de salle et poignées de main… histoire de faire monter la sauce… et…. ça y est, voici l’autoproclamée future équipe municipale, ordonnée, rangée et briefée qui prend place sur scène.
Ensuite, devant un public, parfois démarché à domicile, de 400 personnes environ (service d’ordre, fanfare et police municipale incluse), cinq soutiens présentés derrière une fausse neutralité de « librepenseurs » prennent parole pour dire tout le bien qu’ils pensent de Mr Valls et pour citer Jaurès. La
mise en scène est savamment orchestrée. C’en est presque risible.
Dès lors, c’est l’exposition d’un bilan parfait, d’un maire d’ouverture à l’écoute et réglant personnellement les problèmes dans les trois jours suivant leur exposition. Ceux qui ont du se battre auprès de la mairie pour régler un problème au cours du dernier mandat de Manuel Valls apprécieront. Les admirateurs de Nicolas Sarkozy et de son goût pour la communication, la personnalisation de la politique et la politique spectacle également.
Le discours en lui-même ne tarissant pas d’éloge va durer une bonne heure puis…clou du spectacle, on
dévoile le buffet. Des questions à l’équipe municipale ? Quelles questions ? Avec un si bon bilan et puis…
on n’est pas dans un débat participatif non plus !
Merci d’être venu quand même.
Quant au buffet, mieux valait être sérieusement entraîné pour y avoir accès. Le choix du gymnase…
tout s’explique. Cette débauche de frais : orchestre, location du grand écran, buffet, dépliant publicitaire de 44 pages en papier glacé, affiche de campagne présentant un maire de face entouré par des évryens de tous âges, tout sexe et toutes origines, subjugués et lançant un regard admiratif sur leur « mentor » en dit long sur la conception que se font de la politique
monsieur Valls et son équipe. Politique spectacle, budget de communication de la mairie multiplié par
huit en sept ans (on aimerait en dire autant des autres postes budgétaires), et culte de la personnalité...
A n'en pas douter, cela servira au moins de marchepied à un Manuel Valls aux dents longues qui ne cache plus sa volonté d’aller vers de plus hautes responsabilités.